Peter Thiel n’est plus à présenter, cet investisseur qui fut également le cofondateur de Paypal, résume dans ce livre ce qu’il enseignait à l’université de Stanford. C’est d’ailleurs sur l’appui de l’un de ses élèves que celui-ci est écrit.
Le premier point que nous apprend Peter Thiel, c’est d’avoir une certaine modestie et d’adopter la petitesse. C’est à dire qu’il faut mieux avoir 100% d’un marché de 100 personnes que 1% d’un marché d’un million de personnes. Dans le premier cas, vous pourrez continuer sur votre lancée, dans le second, vous serez avalé par ceux qui ont 99% du marché.
Le deuxième point à retenir est la recherche du 1 et non du n. De zéro à Un exprime bien la phase la plus importante de l’entreprise qui est de trouver une solution viable et scalable à un problème identifié pour être ensuite dans une capacité à devenir un monopole.
Le troisième point est que l’essentiel n’est pas à tout prix de faire quelque chose de nouveau, mais de le faire mieux que les autres. Google n’a pas été le premier moteur de recherche, mais il a été le meilleur. Facebook n’a pas été le premier, mais a été le meilleur.
Le quatrième point est que les monopoles jouissent la plupart du temps d’une technologie exclusive, d’un effet de réseau, d’économies d’échelles et d’une image de marque.
Le cinquième point est qu’être le premier n’est pas forcément la meilleure chose. Ce qui compte c’est d’être le premier à être capable de générer du flux. Si vous ne savez pas le faire, vous vous ferez certainement déloger par le dernier entrant.
Peter Thiel consacre également un chapitre très intéressant sur l’équipe, qu’il nomme « Fondation », sans bonne fondation, tout bâtiment ne tient pas. Ayant fais des études de Génie Civil, je vous certifie que le moindre tassement différentiel à un endroit peut générer beaucoup de dégâts et pas seulement à ce petit endroit. Dans le monde de l’entreprise, c’est pareil. Mieux vaux commencer seul que d’être mal entouré. Si le projet fonctionne, alors on voudra travailler pour vous. Peter Thiel prend l’exemple de la « mafia Paypal », l’un d’eux s’appelle Elon Musk, un autre a cofondé Linkedin, un autre Youtube…. Mais ces jeunes gens avaient de nombreux traits de caractères communs quand ils ont rejoint l’aventure Paypal.
Son discours se distance de celui d’Eric Reis et d’autres qui prônent les itérations successives. Peter Thiel a une vision plus nette, il faut être capable de se projeter dans l’avenir lointain. « Oublier les « produits minimums viables ». On doit se donner des objectifs, les itérations de produits minimums viables ne sont pas suffisantes, pour conquérir de grands marchés, il faut savoir innover, prendre des risques ».
Enfin, Peter Thiel nous pose une série de question que chacun se doit de répondre pour créer une startup :
- Etes-vous capable de créer une technologie de rupture au lieu d’apporter de simples améliorations progressives ?
- Le moment est-il bien choisi pour lancer une activité comme la vôtre ?
- Vous lancez-vous avec une grosse part de marché ?
- Avez-vous la bonne équipe ?
- Avez-vous les moyens non seulement de créer mais aussi de livrer votre produit ?
- Votre position de marché sera-t-elle défendable dans dix ou vingt ans ?
- Avez-vous cerné une opportunité unique que d’autres n’ont pas vu ?
Peter Thiel prône les monopoles, cet argument titillera certaines personnes qui militent pour des marchés concurrentiels ou plusieurs acteurs se donnent une bataille sans merci. Cependant, les monopoles sont voulus par le marché, et le marché c’est vous.